Masturbation : mieux se connaître, et mieux partager
- Stéphanie Estournet
- 2 sept.
- 3 min de lecture
La recherche scientifique montre que la sexualité en solo joue un rôle crucial dans le développement personnel et favorise une meilleure qualité des relations sexuelles partagées. En explorant son propre corps, on acquiert des informations précieuses sur ses désirs, ses limites et ses réponses physiologiques, ce qui se traduit par une communication plus ouverte et une plus grande satisfaction au sein du couple. Explications.

1. Connaissance de son propre corps
Les personnes qui se masturbent régulièrement développent une meilleure capacité à identifier leurs zones érogènes et à moduler l’intensité de leur excitation. C'est logique. Plus vous connaissez votre territoire, plus vous savez comment il fonctionne. Cette connaissance favorise une sexualité plus consciente. Savoir ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas est le premier pas avant la communication avec votre partenaire (la communication est évidemment essentielle, j'aurai l'occasion d'en reparler).
Autre point essentiel, la pratique fréquente du plaisir pour soi-même est, selon différentes études, associée à une perception plus positive de son corps. Se connaître et s'aimer en solo permet dans la relation de faire baisser le niveau d'anxiété lié à la performance.
Autrement dit, pour mieux vivre le plaisir partagé, faites-vous aussi plaisir tout·e seul·e !
2. Impact sur la satisfaction relationnelle
En 2021, des chercheurs ont suivi quelque 1 200 couples dans leur intimité pendant deux ans. Les couples où chaque partenaire pratiquait la masturbation individuellement ont rapporté une satisfaction sexuelle globale 18 % plus élevée que ceux qui ne le faisaient pas. L'étude a notamment conclu que la pratique individuelle crée un espace de découverte qui, lorsqu’il est partagé, nourrit la curiosité mutuelle et la créativité sexuelle.
3. Trois conseils pour partager sur la masturbation avec son·sa partenaire
Pas si simple de parler de masturbation... C'est pourtant l'occasion de transmettre ce qui nous plaît à notre partenaire. Voici trois conseils pour faciliter ce partage :
profitez d'un moment d'intimité pour parler librement de vos fantasmes, de vos limites, de votre plaisir en solo - un moment où il ne sera pas (que) question du couple ou de la relation, mais de vous, individuellement ;
si l'un ou l'autre ne se sent pas confortable avec le sujet, ne forcez pas : chaque partenaire doit pouvoir se sentir entendu·e et respecté·e ;
si vous en avez tous deux envie, expérimentez ensemble. Utilisez les techniques que vous avez testées en solo (jouets, positions, stimulations) lors de moments à deux.
Si vous êtes intimidé·e, n'oubliez pas un point essentiel : entendre son·sa partenaire parler de son plaisir en solitaire peut être un moment très chaud ! Se raconter à tour de rôle peut d'ailleurs devenir un jeu érotique.
En intégrant dans la communication les connaissances de soi acquises via l'activité masturbatoire en solo, on crée un environnement propice à l’expérimentation, à la confiance et à une intimité plus riche. Les études scientifiques de ces dernières années confirment que cette pratique contribue à une meilleure santé sexuelle, à une image corporelle positive et à une satisfaction relationnelle accrue.
Mes sources
Lehmiller, J. (2020). Self‑stimulation and sexual self‑knowledge: A meta‑analysis. Journal of Sex Research, 57(4), 423‑438.
Bancroft, J., et al. (2019). Masturbation frequency, body image, and sexual anxiety. Archives of Sexual Behavior, 48(2), 567‑579.
Carvalheira, M., et al. (2021). Individual sexual activity and marital satisfaction. Sexual Medicine Reviews, 9(3), 215‑227.
Hurlbert, D., & Apt, C. (2022). Self‑exploration as a predictor of sexual communication. Journal of Social and Personal Relationships, 39(5), 1241‑1260.
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